Présentation de Selene Blue

Le corps de Selene est à l’image de son passé : il est fin et musclé. Caché sous des vêtements, on n’en tire pas grand-chose, on en conclut à quelques suppositions infondées : sans doute est-elle sportive, regarde-là, c’est laid, pour une femme, tout ce muscle. Regarde ses formes, c’est dommage, elle aurait pu être belle. Les gens n’aiment pas les femmes musclées. On leur préfère les femmes rondes, généreuses, celles qu’on voudrait croquer, qu’on dévore du regard. On leur préfère les femmes douces.
Mis à nu, le regard sur ce corps changerait, sans aucun doute. Et, contrairement à toutes ces femmes douces que l’on voudrait avoir, l’objet de l’attention ne serait pas la poitrine, mais le dos. Le dos, musclé, certes, fin, délicat même dans sa courbe, mais le dos zébré de cicatrices, longues, fines, cruelles. Le corps de Selene est à l’image de son passé.

Pour ce qui est du reste, elle n’est pas à plaindre. Elle a des yeux d’un bleu métallique, souvent perçants, toujours teintés d’une flamme de colère qui donne l’impression à son interlocuteur qu’il ne peut rien lui cacher. Ses longs cheveux noirs lui encadrent le visage et font paraître sa peau plus pâle qu’elle ne l’est réellement. Elle aime ses cheveux. Elle aime ce qui est noir. Elle s’habille ainsi, comme un corbeau.

Elle porte sa pierre accrochée à son oreille gauche, discrète.

Selene, au premier abord, fait peur. Son apparence lui donne un air manipulateur, implacable, glacial. On a peur, parfois, de l’approcher, lorsqu’elle est perdue dans ses pensées ou bien entièrement absorbée dans une tâche quelconque. Cependant on le fait, car l’esprit de Selene renferme bien des choses, elle semble absorber ce qu’elle voit et entend, et ne plus jamais s’en défaire. On hésite à lui poser la question, mais on le fait tout de même. Rares sont ceux qui l’ont regretté. Selene ne refuse jamais de répondre, et s’exécute toujours d’une manière efficace.
Elle n’est pas, comme on pourrait le penser, calculatrice et mauvaise. Elle accepte tous ceux qui se risquent à l’approcher, les accueille, et une fois franchi le mur de l’apparence, on découvre une jeune femme serviable, généreuse et amicale. C’est pourquoi, petit à petit, elle devient une amie fidèle dont on apprécie grandement la compagnie.

Selene est stoïque par nature. Elle parait froide mais ressent des émotions sincères, telles que l’amour ou la haine, comme tout le monde. Il lui arrive de sourire. Mais pas de pleurer.

Bien sûr, elle a, comme tout le monde, ses défauts. Elle applique le principe CRP (coopération, réciprocité, pardon). Si l’on lui rend service, elle en fera autant. Si on l’agresse, elle en fera autant, puis pardonnera. Cependant, Selene n’a pas la même définition de réciprocité que tout le monde. Sa vengeance est souvent bien pire que ce dont elle a été victime. Elle pardonne, toujours. Mais elle ne respecte pas l’équilibre fondamental du principe, et sera très dure avec ceux qui l’ont trahie. Il y a donc vraiment peu d’intérêt à lui être antipathique.
Elle n’est pas non plus du genre à aller vers les autres, sauf pour une raison précise, et paraît alors intéressée. Elle parle peu, pas plus que nécessaire, et semble un peu trop se guider à son instinct au goût de certains. Pourtant, celui-ci la trompe rarement. Mais, quand on est scientifique, on n’utilise pas l’intuition, mais la démonstration.

Selene Blue nait en Ecosse un 13 juin, d’une mère native et d’un père français absent. Sa petite enfance, heureuse, elle n’en garde malencontreusement peu de souvenirs. Une mère, Lily, aimante, un père inconnu qui ne lui manquait pas, de petits camarades sans histoires. Lily tenait un petit bar, dont les revenus leur suffisaient.

Aux six ans de Selene, Lily Blue meurt tragiquement renversée par une voiture de sport. Le conducteur étant un haut placé de la société, l’affaire fut classée sans suite. Ce jour-là, Selene pleura pour la dernière fois.

Traumatisée, laissée à elle-même, elle fut placée dans un orphelinat surchargé puis expédiée en France, où l’on avait retrouvé la trace de son père. Ce dernier, brutal, rendu violent par l’alcool, ne voulant pas d’elle, lui fit vivre un enfer. Il l’envoya, bien sûr, à l’école, bien qu’elle ne comprît pas un traître mot de ce qui s’y disait. A chaque note catastrophique qu’elle ramena, elle reçut une sévère correction. Les trois premiers mois, elle en reçut beaucoup, car sans comprendre la langue, difficile de comprendre le cours. Elle s’adapta. Apprit la langue, ouvrit son esprit à toutes les informations qu’elle captait, ne les lâcha plus. Elle prit l’habitude d’écouter tout ce qui se passait autour d’elle, de lire tout ce qu’elle pouvait lire. Le mois suivant, elle ne reçut qu’une dizaine de coups dus à des points manquants. Depuis, elle ne se toléra plus aucune faute scolaire. Au bout d’un an, elle étudia tellement qu’elle en oublia sa mère, son père, et tous les coups. Elle étudia par habitude, par besoin.

Cela ne suffit pas à son père. Elle avait pour ordre de se taire, d’obéir, d’entretenir le jardin, de faire les courses et toutes les tâches ménagères. Elle le fit. Elle prit l’habitude d’éviter les coups, de s’écarter ou de baisser la tête, elle apprit à courir vite et longtemps, à grimper aux arbres.

Elle découvrit avec passion la faune de la forêt des environs. S’amusa à apprivoiser tout ce qu’elle parvenait à approcher. Bien sûr, ce fut difficile, mais rien n’est impossible quand on a neuf ans. Un jour, elle ramena chez elle un mulot blessé, pour le soigner. Son père estima meilleur de le jeter à terre et l’écraser d’un coup de talon. Elle ne ramena plus jamais rien.

Des années plus tard enfin, elle se décida à sortir de la tyrannie dans laquelle elle était prise. Elle réalisa qu’elle pouvait se libérer. Que son père n’était pas un modèle. Elle alla porter plainte en sortant du collège, un jour de l’année de ses treize ans, sur un coup de tête, sans réfléchir. Elle montra son dos à la police, qui mit en examen son père pour violences répétées. Il fut finalement arrêté, et elle livrée à elle-même. Elle fut placée dans une famille d’accueil qui tenta de lui faire oublier son vécu difficile, avant de reculer devant les yeux froids et l’extraordinaire mémoire de la jeune fille. Selene apprécia ces gens, qui lui firent vivre ses passions et apprendre le sport captivant qu’était la musculation. Mais, lorsqu’à ses seize ans elle reçut la lettre d’Ethiareal et se rendit à l’Académie, les premiers souvenirs qu’elle perdit furent ces trois années de flottement. Seules restèrent les connaissances des livres, imprimées à jamais dans son esprit, et le sport, l’un des piliers de son éternel sang-froid.

♦ Age : 16 ans
♦ Ton niveau rp : heuu c'est mon deuxième forum ^^
♦ Es-tu un dc ? si oui, de qui ? : non, c'est mon premier
♦ Comment nous as-tu trouvé ? Grâce à un site regroupant des forums RP !
♦ Un mot ? Chocolat *^*
♦ Avatar :

Lacie Baskerville [Pandora Hearts] - Selene Blue