In need for friends | Kathy

Alors que j'étais présentement au milieu d'un petit groupe, écoutant les conversations qui fusaient d'un peu partout, je me sentais plus seul que jamais. J'avais beau intervenir ici et là, je ne me sentais pas intégré. J'avais l'impression d'être de trop, comme si ma présence n'était pas la bienvenue. Un sentiment qui malheureusement m'était horriblement familier. Mais, alors que j'avais pris l'habitude d'arborer l'image d'un comique, en ce moment même, j'étais beaucoup trop fatigué mentalement pour le faire. Cela me demandait beaucoup trop d'énergie ; j'avais besoin d'un moment de répit. Alors, je me contentais de les écouter, sans attirer l'attention vers moi. Heureusement, personne n'avait remarqué mon coup de mou, ce qui me sauvait des questions trop embarrassantes.

Cependant, je me sentais seul. Et la pire des solitudes possibles, c'était celle où l'on était entouré par du monde, des soi-disant amis. J'aurais été bien mieux dans ma chambre ou dans un endroit où je pouvais être complètement seul. Mais, j'avais peur de partir le premier. Si je faisais cela, il était certain que cela allait attirer l'attention. Surtout que j'étais censé être quelqu'un de joyeux, qui aimait être entouré. Grave erreur. Néanmoins, il était intéressant de voir les gens penser qu'ils connaissaient quelqu'un grâce à quelques informations.

Par conséquent, dès que la première personne annonça qu'elle allait partir, je n'hésitai pas à faire de même, prenant tout de même soin à dire au revoir à tout le monde d'une façon joyeuse avant de fuir.

Ma destination ne fut cependant pas ma chambre où j'aurais pu m'isoler tranquillement, à condition de ne pas tomber sur Léana, mais la salle d'art-plastique. Là-bas, je pourrais passer mon temps à peindre et m'avancer dans mes projets à rendre. Au temps être productif, non ?

Ce que je n'avais pas pris en compte dans mes calculs, c'est qu'il pouvait y avoir quelqu'un dans cette salle même si normalement, il ne devait pas y avoir de monde étant donné qu'il n'y avait pas de cours en ce moment dans cette salle. Après tout, quelles étaient les chances de trouver quelqu'un ? Apparemment, elles étaient assez importantes pour que je puisse en effet tomber sur quelqu'un.

Alors que je venais d'ouvrir la porte, j'observai la personne présente avec un regard légèrement surpris et pendant un instant, j'eus envie de lui demander de partir. Mais qui aurais-je été si j'avais fait cela ? À la place, je me contentais de m'approcher d'elle tout en lui demandant gentiment :

- Tu as besoin d'aide ?

Ce dont j'étais certain, c'était que je ne connaissais pas cette personne. Je ne l'avais jamais vu en cours, ni quelque part dans l'académie, et surtout, pas dans le village des Citrines. Je reconnus néanmoins l'uniforme des Lapis-Lazuli, un groupe dont je n'étais pas vraiment proche. Certes, il n'y avait pas beaucoup de groupe dont j'étais proche, étant donné que je passais plus facilement du temps avec des Citrines, mais ce groupe en question, je connaissais vraiment que très peu de personnes et jusque là, je n'avais pas vraiment eu une bonne image d'eux. À cause d'une sorte de rivalité entre groupes, on pourrait dire.

La jeune Lapis-Lazuli devait être en train de regarder les peintures, et notamment, ma peinture avant mon arrivée car elle avait l'air complètement plongé dans le tableau et fut autant surprise que moi quand je l'avais aperçu.

Et elle vint rapidement confirmer mes dires en me demandant si c'était moi l'auteur du tableau. Je hochai lentement la tête, attendant toujours qu'elle réponde à ma question, puis sa seconde phrase vint effacer mes attentes. Pendant quelques secondes, je la regardai avec un air surpris et mes yeux se mirent à pétiller, me faisant également oublier pendant un instant la solitude que j'avais ressenti durant toute la journée. Ce n'était pas tous les jours que quelqu'un complimentait mes peintures. Certes, personne ne m'avait dit qu'elles étaient immondes, mais généralement, on les classait hors-thèmes. Par conséquent, je fus agréablement surpris d'entendre un compliment de la part d'une parfaite inconnue.

Cependant, mon cœur rata un battement à son « mais ». Mais quoi ? Alors qu'elle réfléchissait sûrement à ses mots, je me surpris à retenir ma respiration, comme si je craignais que respirer ne la fasse oublier ce qu'elle voulait dire. Ce ne fut qu'entendant ses derniers mots que je relâchai ma respiration, bien que ses derniers mots étaient quelques peu gênant. Triste et solitaire...

Sans réfléchir, je m'approchai de la peinture, m'arrêtant au même niveau qu'elle et fixai la peinture. Je me rappelai encore de quand je l'avais peinte, le thème était de faire un paysage. Cependant, alors que la majorité des personnes avaient choisit de faire un paysage plus printanier, j'avais choisi de peindre une côte sauvage un jour de tempête ; l'eau s'abattant contre les roches, la pluie tombant d'un ciel sombre, la végétation aux alentours se couchant sous le poids du vent. Je me rappelais également m'être imaginé sur ses roches, regardant l'horizon et tendant le bras vers lui dans un vain espoir de voir un jour meilleur. Oui... On pouvait dire que cette peinture était triste et solitaire.

- Merci... Je suppose ?

Pour moi, mes peintures n'étaient qu'un reflet de mon âme, quand je les peignais, je peignais ce que je ressentais pendant le moment présent. Peut-être était-ce pour ça que les gens n'appréciaient pas complètement mes œuvres ? Parce que personnes n'aimaient se retrouver devant quelque chose de triste, préférant fermer leurs yeux devant le malheur des autres. Mais, même en sachant cela, je ne pouvais m'empêcher de peindre ce que mon cœur disait. Peu importait si les gens en voyant ça ressentaient ce que je ressentais, qu'ils se sentaient aussi seuls que moi, comme s'ils avaient été plongé dans un monde dénué de toute chaleur.