Le médecin lui annonce qu’il n’a pas choisi de faire médecine pour douiller ses élèves. Que c’est une question de responsabilité. Et que si Roland le pensait du genre vénal, c’était une erreur. Oui, il l’avait pensé. Nombreux sont les adultes prêts à faire des sacrifices pour amasser le plus d’argent possible et peu importe si cela signifiait corrompre son âme. Il le savait même très bien : ses parents en étaient le parfait exemple.
Donc oui cela le surprend. Que des personnes comme lui puissent exister. Il a du mal à le croire, un peu. Le médecin mentait forcément . Pouvait-on juste être médecin dans le but de soigner les gens ? Et sans aucune arrière-pensée derrière ?
Lorsqu’il déclare que cette école à un côté dangereux, une lueur d’intelligence passe dans les yeux de Roland. Ce dernier n’était pas certain que le docteur parlât uniquement des problèmes de brutes qui frappent les autres élèves. Quant au directeur trop laxiste ? Il ne saurait le dire, il ne le rencontre pas souvent. A Mais étrangement, il n’aurait pas utilisé ce mot-là pour le décrire. Oui cette école est dangereuse. Quelque chose semble toujours se tramer derrière dans l’ombre. Quoi ? Il ne pourrait le dire. Mais cela le rends curieux, mine de rien.
"Vous êtes bizarre" dit t-il tout simplement.
Ou était-ce les autres qui étaient bizarres ? Comment distinguer le commun du particulier ? Roland ne sait plus trop quoi penser du docteur. S’il l’aime, s’il ne l’aime pas. Enfin, ce n’était pas si important que ça, non ?
"Mais je suppose que vous devez être quelqu’un de bien, dit-il avec un sourire. Néanmoins, je vous soupçonne quand même d’êtres attirés par les jolies demoiselles de l’établissement. Je vous préviens elles sont toutes à moi!"
Le voilà, le Roland de retour ! Souriant, malicieux, plein de cran ! Cependant, il ne peut s’empêcher d’adopter une petite moue boudeuse avant d’ajouter:
"Et je vous ai dit que c’était une chute d’escalier!"
Beaucoup de gens avaient de mauvaises pensées sur les médecins. L'attente, trop cher, métier pour l'argent, pas d'écoute. Tout ça Engjel essayait de l'éviter au maximum. Et de le faire comprendre aussi. C'est vrai que dans les établissement le rôle de médecin scolaire était méconnu, déjà parce qu'ils n'étaient pas là pour soigner les élèves en général, alors encore plus déprécié, et celui de l'infirmière…. Pas toujours sympathique et surtout là parfois qu'une seule journée dans la semaine… Il comprenait parce qu'il était passé par là aussi. Ethiareal était une académie différente, là où son rôle pouvait s'exprimer au mieux.
Il cligna des yeux lorsqu'il disait qu'il était bizarre. Comment ça bizarre ? Pourquoi bizarre ?
« Pourquoi est-ce que je serai bizarre d'ailleurs ? On m'a déjà reproché mon franc parlé mais on m'a jamais dis que j'étais bizarre. »
La suite de la phrase était assez drôle en un sens « supposer » qu'il était quelqu'un de bien pour pas trop s'y lancer. Engjel espérait bien être quelqu'un de bien ! Savoir qu'il était considéré comme quelqu'un de mauvais lui ferait de la peine tout de même pour tout ce qu'il tentait de faire depuis son arrivée. Il fronça un peu les sourcils lorsqu'il se fit suspicieux envers lui.
« Je te laisse ces petites jeunes avec plaisir ce n'est pas mon genre…. »
C'était plutôt le contraire. Il avait déjà entendu des kyakya bon ce n'était pas dérangeant, légèrement flatteur quoi que ce n'était que des adolescentes à ces yeux, cela dit ça devenait bien plus dérangeant quand elles venaient en consultation juste pour ça….
« Bon. Je ne marquerai pour le moment pas qu'on t'a tapé dessus dans ton dossier officiel. Mais je compte bien avoir le dernier mot là dessus. Attend que la glace agisse bien pour partir. Tu peux l'emmener. Tu peux passer en rechercher en cours de journée. Et la prochaine fois qu'on te tape dessus dis le moi directement ça sera plus simple pour les soins. »
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Jeu 25 Mai - 0:34
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Engjel & Roland
"Des signes qui ne trompent pas"
Le médecin cligne des yeux surpris. Il est surpris et ne semble visiblement pas comprendre pourquoi Roland pouvait émettre un tel propos à son sujet. Que d’ordinaire, c’était son franc-parler qu’on lui reprocher. Ah son franc-parler! En effet. Il manquait même beaucoup de tact. Mais ce n’était pas par méchanceté, il le comprenait. Par ailleurs, les gens francs étaient souvent les moins méchants. Les moins hypocrites dans une société remplie par le mensonge et la souillure. Cela fait sourire Roland. Oui, il pourrait peut-être commencer par l’apprécier.
Par ailleurs, cette nouvelle affection est bientôt remplacée par une certaine suspicion lorsqu’il déclare qu’il n’est pas intéressé par ces petites jeunes. Roland plisse les yeux en se demandant s’il était sincère. Il n’a pas l’air de mentir. Le blond fait difficilement confiance aux gens, mais il a le pressentiment qu’il dit la vérité. Pis, maintenant qu’il y réfléchissait, il imaginait mal ce médecin qui ne souriait jamais ce tapé des petites jeunes en admiration… Quoi que…
Il lui précise qu’il ne marquera pas sur son dossier qu’il s’était fait tapé dessus. Roland ouvre la bouche pour se défendre une nouvelle fois puis soupire. Roh! Ah quoi bon! Visiblement le médecin est aussi têtu que lui. Comme il le disait si bien, il comptait bien avoir le dernier mot. C’était assez amusant.
Puis d’autres informations qu’il imprime mécaniquement. Attendre que la glace fonde, qu’il pouvait repasser en rechercher en journée:
“Quoi vous désirez à ce point me revoir ? ne peut t-il s’empêcher d’ajouté. Je suis flatté docteur Engjel!”
Et il saute de sa chaise en emportant la glace avec lui. Certes, il commençait à apprécier cet adulte plutôt particulier avec des principes qu’il ne comprenait pas forcément, mais cela n’était pas suffisant pour qu’il reste à taper la discute encore longtemps. Il devait le laisser faire son job. Et de tout de manière le médecin n’aurait peut-être pas la patience nécessaire pour le supporter encore longtemps.
Sans se retourner, il dresse la main pour le saluer, mais avant de franchir le seuil de la porte, il s’arrête. Le docteur ne peut voir son visage d’ici et heureusement, car il aurait vu que Roland était gêné. Ce dernier ouvre la bouche. Il veut dire quelque chose. Il veut le remercier. Mais il n’ose pas à cause d’une stupide fierté d’homme qui consiste à croire en ses principes jusqu’aux bouts. Alors à la place il choisit de dire :
“Vous savez quoi? N’essayez jamais de draguer une fille en couple avec une armoire à glace sous peine de finir couvert de bleus à l’infirmerie! Vraiment c’pas très drôle!”
Et il quitte la salle en courant, sans jeter un coup d’oeil en arrière.
