Dis moi ce que tu aimes, je te dirai qui tu es ! [PV Selene]

-J’espère vraiment pouvoir voir un paysage enneigé un jour !

Elle avait beaucoup d’images en tête de ce à quoi ces panoramas, mais la réalité était toujours meilleure.

- Une fuite en avant. C’est tout de même rare, non ?

- En même temps, super-héros ça implique de sauver des trucs, sinon ce ne serait pas des héros. Après ça dépend un peu de quels héros. Justement, Logan n’est pas réellement un film de super-héros, il n’en a pas vraiment les codes. Après, il n’empêche qu’il doit amener sa fille quelque part, ce qui signifie la sauver. Et puis il faut dire qu’il n’y a pas beaucoup de film de super-héros comparer au nombre de comics et que beaucoup souffre d’une mauvaise vision de ce que c’est et donc d’une mauvaise adaptation, il suffit de regarder tous les films de super-héroïne, sauf Wonder-Woman, pour voir que ceux qui adaptaient ne connaissaient rien.

Lauryn était très passionnée par le sujet, de ce fait, une fois qu’elle était lancée dans une discussion, il était dur pour elle de s’arrêter ou même de se rendre compte qu’elle en parlait trop.

Lorsque son amie lui expliqua pourquoi elle ne commandait pas, elle approuva de la tête, trouvant cela assez logique, même si elle, elle n’était pas patiente et lorsqu’elle désirait vraiment un livre, il lui fallait absolument un moyen d’entrer en possession de ce dernier le plus vite possible. Selene avait un comportement admirable.

- Je ne connais aucun de ces deux livres, j’avoue ne pas trop m’intéresser aux livres recevant des prix.

Il n’y avait aucune raison pour cela, elle n’avait aucun avis sur ces concours, généralement, elle regardait vite fait ces livres tant mis en avant et préférait juste donner une chance à des ouvrages moins connus, mais souvent tout aussi bon, voir plus.

- Il faudrait que je commence à lire autre chose, en roman, que de la littérature française. Tu me diras si le roman australien est bien ? Peut-être que je vais essayer. Moi, j’ai trouvé un essai sur la science-fiction, je connais pas l’auteur du tout, mais c’est toujours intéressant et un comics sur Hawkeye, c’est le mec dans les Avengers qui tire des flèches. Mais sa personnalité est totalement changée dans le film.

La voix de Lauryn montrait clairement qu’elle était blasée en parlant de cela.

- Ils doivent se dire « oh, c’est un personnage secondaire, personne ne connaît, on peut changer toute sa personnalité et sa vie ».

Elle avait rendu sa voix plus aiguë en imitant cette personne sans doute inexistante.

Lauryn attendait derrière pour payer ensuite.

- Tu y es déjà allée ? Quelle sorte d’animaux y vivent ?

- Oh non, je n’y suis encore jamais allée. Je ne suis venue qu’une fois, au centre commercial, et je n’ai pas eu le temps de tout visiter. Tu aimerais voir quoi comme sorte d’animaux ? Je me demande s’il y a des reptiles !

Elle avait toujours beaucoup aimé les espèces que l’on trouvait en Australie, même si la plupart étaient mortellement dangereuses. Lauryn n’était pas facilement effrayée, surtout avec ses connaissances de la faune du pays.

Selene s’amusa des yeux pleins de rêves de Lauryn alors qu’elle émettait son souhait de voir des régions de glace. Elle ne pouvait pas se figurer ce que c’était que d’avoir vécu dans une région aride, sans neige, elle qui avait vécu dans le nord.

- Je dois t’avouer que je préfère les anti-héros, ou les héros très sombres, répondit-elle au commentaire de son amie. Logan, dans son passé, a plusieurs fois participé à la sauvegarde du monde, mais c’est vrai que ce film n’est pas un film de super-héros. C’est une tragédie, en fait… Je n’ai pas vu Wonder-Woman, ajouta-t-elle avec un sourire d’excuse. Mais il me semble que c’est une première dans le milieu, de ce que j’ai entendu. Comme je ne lis pas les comics, je ne peux pas comparer… Mais c’est vrai que Suicide Squad, par exemple, a été une catastrophe sans nom.

Selene était un peu désolée d’être si ignorante en matière de comics, car le sujet semblait passionner Lauryn. Elle songea qu’il y avait de plus grande matière à discussion, au vu du nombre considérable de bandes dessinées de ce genre. Elle s’y mettrait peut-être un jour…

- Je ne connais aucun de ces deux livres, j’avoue ne pas trop m’intéresser aux livres recevant des prix.

- Oh, c’est vrai que c’est possiblement un peu fermé comme façon de voir les choses, mais je lis tellement de choses à la bibliothèque que je préfère acheter des livres dont je suis sûre de ne pas être déçue. Comme je te l’ai peut-être dit, je n’ai pas un budget très élevé. Ça me permet de faire un premier tri pour éviter de vider le magasin.

Elle jeta un œil aux premières de couvertures des livres choisis par la jeune femme.

- Tu pourras me prêter l’essai, quand tu l’auras lu ? C’est vrai qu’il a l’air bien.

Elle réfléchit un instant sur le personnage en question, se remémorant ses passages au cinéma.

- J’ai toujours aimé ce personnage. Comment est-il dans la réalité ?

Elle sourit à l’imitation de l’étudiante, imaginant des petits hommes en costard s’amuser avec les scénarios des films. Des bonshommes marionnettes.

Une fois qu’elles eurent payé et furent sorties du magasin, elles se dirigèrent vers l’animalerie. Selene réfléchit à la question.

- Hum… Des reptiles, ce serait bien, en effet ! Surtout en Australie, ce doit être beaucoup moins exotique… J’aimerais bien voir des oiseaux, aussi, je trouve les perruches très attachantes, par exemple. Et, bien évidemment, j’adore les chiens et les chats. Et toi, qu’aimerais-tu voir ?

Elle resta silencieuse un instant, puis continua :

- Parfois, j’aimerais bien avoir un animal de compagnie… Mais bon, en ce moment, ce n’est pas vraiment possible. J’ai vu que certaines personnes avaient des corbeaux. Intelligents comme ils sont, ce doit être vraiment intéressant d’un avoir un à ses côtés ! Tu as des animaux, toi ?

- Suicide Squad, il y a un bon film animé, par contre j’ai même pas voulu voir le film… Je n’apprécie pas vraiment Harley Quinn.

Lauryn ne se rendait pas compte d’à quel point elle était passionnée, elle pourrait en parler pendant des heures. Le sujet l’intéressait tellement, et elle se rendait compte à quel point le point de vue de quelqu’un qui n’a jamais lu de comics pouvait être différent de celui qui lit et regarde les films abordant le sujet. Il faut dire qu’il n’y avait pas tant de films, par rapport aux comics et ceux qui étaient intéressants, n’étaient souvent pas adaptés parce que peu connu.

- Je comprends, moi aussi, j’essaye de ne pas acheter trop, mais je ne sais… Je préfère tester des livres et oui, bien sûr. Tu lis beaucoup d’essais ?

Ce n’était pas un genre très populaire, car généralement, cela demandait des connaissances et de la patience.

- J’ai toujours aimé ce personnage. Comment est-il dans la réalité ?

- Alors, dans le comics, il vit seul, il a des problèmes avec les femmes, d’ailleurs dans le comics, il est en train de divorcer, je crois pour la troisième fois et ce sont des super-héroïnes. Il a un chien, qui s’appelle Pizza, qu’il a sauvé de gens qui le maltraitaient et il est addict à son travail et son café. Ce qui est intéressant dans le comics de Matt Fiction, c’est qu’on est du point de vue du personnage, lorsqu’il n’est pas avec les Avengers et tout ça, mais ça ne l’empêche pas de s’attirer des ennuis. Mais tu le vois aussi avec sa voisine et ses deux enfants qu’il invite parfois, avec ses voisins. Et puis juste de manière générale il a plus de profondeur qu’un personnage banal, avec une famille banale et une mentalité banale. Franchement, je te recommande ce comics, il n’y pas vraiment besoin d’avoir beaucoup de connaissance dans les personnages et c’est lié à aucune autre histoire.

Puis tout d’un coup, elle réalisa quelque chose :

- Oh, désolée, je te parle trop de ça et tu t’en fiches sans doute !

Ce qu’il y avait de bien avec les livres théoriques ou d’essais, c’était qu’ils étaient en moyenne moins cher que d’autres livres, à l’exception de certains.

- Je ne sais pas trop quels animaux ils ont, mais moi, je n’en ai pas réellement que je n’aime pas, enfin, il n’y en a pas qui me viennent en tête là tout de suite. Tu crois qu’il y aura aussi des insectes ? Moi, j’adore les chauves-souris, mais elles ne sont pas faites pour être apprivoisées. Et non, je n’ai pas d’animal de compagnie, mais je vais peut-être me prendre un petit chat !

Elles arrivèrent à la boutique, il n’y avait pas non plus grand monde.

- Hum… Je pense que Harley Quinn pourrait être intéressante, si on traitait correctement le personnage.

Selene ne connaissait absolument pas le caractère du personnage du comics, mais après tout, puisque le joker avait été un désastre complet dans le film, peut-être était-ce le cas des autres personnages.

- J’en ai lu quelques-uns à la bibliothèque, mais vraiment peu par rapport à toi, répondit-elle avec un sourire.

Elle écouta la description de Lauryn en essayant d’assimiler toutes les informations et de comparer les deux versions du personnage. Il était vrai qu’ils différaient beaucoup. Elle avait du mal à se représenter un portrait aussi divergent de celui qu’elle connaissait.

- Oh, désolée, je te parle trop de ça et tu t’en fiches sans doute !

- Oh, non, j’ai un peu de mal à suivre parce que je n’y connais rien, mais ne t’inquiète pas, c’est intéressant !

Elle sourit en entendant Lauryn évoquer la présence d’insectes. Il était rare qu’une boutique ait ce genre d’animal, les gens préféraient souvent les mammifères, ou les oiseaux.

- Je ne pense pas qu’il y aura des insectes… A part peut-être des phasmes ? Je ne vois pas trop d’autre insecte « domestique »…

Elle songea un instant à la remarque de Lauryn sur les chauves-souris.

- A la base, aucun animal n’était domestique… J’ai déjà vu des gens avec des chauves-souris. Mais c’est vrai que c’est plutôt rare. Si tu pouvais avoir n’importe quel animal à tes côtés, que choisirais-tu ?

Selene songea qu’il devait y avoir de nombreux chats et chatons à l’animalerie, puisqu’il s’agissait d’animaux assez populaires.

- Oh, un petit chat, ça promet d’être mignon ! Tu as des préférences de race ou de couleur ?

A la boutique, quasiment aussi peu de personnes qu’à la librairie circulaient. Selene put voir ce que l’animalerie proposait. Bien évidemment, un grand espace était réservé aux chiens et aux chats, qui étaient plutôt nombreux (et adorables). Elle vit aussi plusieurs reptiles, plus ou moins grands, et également des oiseaux, comme des perruches ou des canaris. Elle aperçut même des aquariums. Elle chercha des yeux un possible endroit où trouver, par exemple, des phasmes.

- Il y a vraiment du choix… murmura-t-elle.

Les animaux ne semblaient pas entassés ou maltraités, mais les voir enfermés donnait toujours à Selene une forte envie d’ouvrir toutes les cages.

S’il y a quelque chose que Lauryn ne supportait pas, c’était d’avoir l’impression d’être stupide. Elle aimait se dire qu’elle avait une bonne culture, meilleure que la majorité des gens et ce dû à son nombre conséquent de lecture. Elle avait toujours aimé montrer, lorsqu’elle parlait à ses amis ou des inconnus, qu’elle savait tenir une conversation intéressante et qu’elle pouvait débattre sur des sujets compliqués.

Pourtant, là, elle se trouvait face à un mot qu’elle ne connaissait pas. Habituellement, face à un terme inconnu, il lui suffisait de faire une petite recherche discrètement, mais là elle n’avait pas vraiment le choix, du coup, un peu gênée, elle demanda :

- Hum, c’est quoi un « phasme » ?

Après, elle était une littéraire et n’avait pas spécialement beaucoup de connaissance dans les matières scientifiques, pour elle, un chien était un chien, elle ne comprenait même pas l’intérêt de trouver des noms de « race ».

- Pour moi, l’animal domestique et donc non-libre, c’est le chat ! Il est câlin et affectif si on s’en occupe, mais il n’a pas besoin d’être promené et peut se trouver de la nourriture par lui-même. Et toi ?

Elle réfléchit néanmoins s’il y avait d’autres animaux qui pourraient lui venir en tête, mais elle aimait trop les chats et ne voulait que cela comme animal de compagnie. Plein de chats partout !

- Heu… Je ne connais pas vraiment les races et… je n’ai jamais vraiment compris l’intérêt. En soit tous les chats sont adorables, mais j’ai une préférence pour les rouquins ! Et toi ?

En parlant de chat, dans la boutique, il y en avait pas mal et ils semblaient bien traités, ce qui était assez exceptionnel dans ce genre de boutique où la consanguinité et la dépression étaient le quotidien de ces pauvres animaux traités comme une vulgaire marchandise. Ici, ils semblaient vraiment aller bien et avaient assez de place.

- Je suis contente en tout cas, ils ont l’air bien traité et pas malade, ça fait assez plaisir, même si on est sûr de rien…

Elle se pencha vers une des cages, celle d'un petit chaton qui jouait avec sa gamelle vide. Elle fondait totalement.

- Peut-être que je vais craquer pour en prendre un. Tu en penses quoi ? Tu préfères quoi toi ?

Surprise par la question, Selene regarda Lauryn, le sourcil levé. Qui ne connaissait pas les ph… Oh. Elle se rappela soudain que contrairement à elle, Lauryn n’avait pas grandi en Europe mais en Australie. Il était donc logique qu’elle n’ait jamais entendu parler de cet insecte occidental. Elle sourit et répondit :

- Oh, excuse-moi, c’est vrai que tu ne connais peut-être pas… C’est un insecte assez commun en Europe. Il y en a plusieurs types, soit ils ressemblent à des brindilles, soit à des feuilles. Ils vivent dans les arbres, alors c’est leur manière de se protéger. Ils sont vraiment durs à percevoir !

Elle se demanda quel genre d’insecte peuplait les terres australiennes. Ils devaient être autrement plus passionnants à étudier que les occidentaux.

Lauryn préférait donc les chats. C’était compréhensible, vu leur indépendance, s’occuper de ces animaux était beaucoup aisé. Surtout quand on devait souvent les laisser seuls…

- Je trouve que les chats sont vraiment libres. En fait, ils s’attachent plus souvent à leur maison qu’à leur maître, donc je pense qu’on peut vraiment plus les considérer comme des membres de la famille que comme de simples animaux à nourrir. Et puis, comme ils sentent supérieurs à nous, pauvres humains, peut-on vraiment les considérer comme domestiqués ? ajouta-t-elle avec un sourire. Ou bien serait-ce l’inverse ?

Elle réfléchit un instant, puis déclara :

- Dans la forêt à côté de chez moi, il y avait beaucoup d’espèces protégées. Il y avait même des loups, tu te rends comptes ?

Elle songea que Lauryn ne savait peut-être pas grand-chose de la situation de cet animal, et ajouta :

- Ils sont très peu en France. Dans le passé, ils étaient beaucoup chassés. Alors, la première fois que j’en ai vu un, j’étais émerveillée… Mais il s’est vite enfui. Parfois, je me dis que j’aimerais bien en avoir un pour compagnon. Mais bon, comme un loup est sauvage, c’est impossible… Un chien-loup par contre…

Les chiens-loups tchèques ressemblaient très fortement au loup occidental. Des animaux magnifiques.

- Certains préfèrent les poils courts, d’autres les poils longs, et d’autres encore veulent une race non allergène, haha… Moi, j’adore les fourrures un peu brouillonnes, avec les nuances de gris par exemple. Je n’aime pas trop les aplats de couleur. Mais je dois avouer que les petits roux sont adorables.

Suite à la remarque de son amie sur la qualité du lieu, Selene observa les êtres vivants peuplant la boutique.

- En effet, ils ont l’air en bonne santé… Et puis, les mâles et les femelles sont séparés, ajouta-t-elle en montrant un écriteau et les séparations. J’espère quand même qu’ils les font sortir. Dans certaines animaleries, les animaux sont dans des sortes de jardins lorsqu’ils ne sont pas en vente. Ici, au deuxième étage, ça me paraît un peu compliqué…

Elle remarqua que Lauryn s’était penchée sur un chaton, et que ses yeux brillaient comme si elle avait vu la chose la plus incroyable au monde. Avec un sourire, Selene se demanda si elle l’avait vraiment écoutée.

- Si tu veux prendre celui-ci, prends-le ! Il m’a l’air débrouillard. Moi, je ne peux rien prendre de toute manière, alors je ne dois pas m’extasier trop, sinon je vais avoir des soucis !

- Oh, excuse-moi, c’est vrai que tu ne connais peut-être pas… C’est un insecte assez commun en Europe. Il y en a plusieurs types, soit ils ressemblent à des brindilles, soit à des feuilles. Ils vivent dans les arbres, alors c’est leur manière de se protéger. Ils sont vraiment durs à percevoir !

Lauryn n’y connaissait vraiment rien en insectes et était vraiment impressionnée par la culture de son amie.

- Oh, je vois ! Tu connais vraiment beaucoup de choses, c’est super impressionnant ! Je ne m’y suis jamais réellement intéressée donc je pourrais pas t’aider, mais l’Australie est réputée pour les êtres vivants y habitant, donc tu trouveras peut-être ton bonheur ici !

En parlant de chat, Lauryn ne pouvait s’empêcher d’imaginer ces petits êtres vivre leur vie en étant totalement adorable. Elle avait toujours été déçue par le peu qu’on trouvait dans ce pays aride, contrairement au Japon, par exemple, où, d’après un reportage, il y aurait une île remplie d’adorables minets que n’importe qui pouvait visiter. C’était d’ailleurs un des lieux qu’elle voulait visiter de sûr dans son futur, cela avec l’Europe. En tout cas, les deux dernières questions firent rigoler doucement l’Australienne.

- Ahah on est totalement domestiqué à eux, mais ça ne me dérange pas.

Lauryn l’écoutait parler de loup et trouvait cela adorable, cette passion. Elle ne s’était jamais arrêtée sur un animal qui ressemblait plus à un gros chien qu’autre chose, mais elle ne dit rien, elle n’y connaissait absolument rien, peut-être qu’elle se renseignera si elle y pense, un jour.

- Des soucis ? Pour l’adoption, je vais déjà me renseigner un peu plus avant de choisir de vraiment adopter, mais je pense que je reviendrai d’ici peu.

Le portable de la jeune fille se mit à vibrer dans sa poche.

- Désolée, je réponds vite fait !

Elle décrocha et commença à répondre à son interlocuteur et l’écouter. Plus la personne au bout du fil parlait, plus Lauryn écarquillait les yeux. Lorsqu’elle raccrocha, elle annonça, un peu pressée et à la fois triste :

- Je suis vraiment désolée ! Je dois te laisser, il y a une fuite d’eau au dortoir et visiblement ça touche ma chambre !

- Oh, je vois ! Tu connais vraiment beaucoup de choses, c’est super impressionnant ! Je ne m’y suis jamais réellement intéressée donc je pourrais pas t’aider, mais l’Australie est réputée pour les êtres vivants y habitant, donc tu trouveras peut-être ton bonheur ici !

Selene resta un instant interdite : connaitre le phasme, c’était courant en occident. Cependant, puisque Lauryn était australienne, il paraissait logique qu’elle soit impressionnée.

- Oh, tu sais, en Europe, tout le monde les connait… Un peu comme tout le monde ici connait les dingos ou les kangourous, je suppose ? Ou bien les serpents et les scorpions, haha. L’Australie est réputée pour sa dangerosité après tout.

Elle sourit à l’approbation docile de son amie à propos des chats. Elle n’avait pas tort : personne ne refusait l’autorité des chats. Jetant un œil aux boules de poils derrière les vitres, elle songea qu’il était amusant que des êtres aussi petits et mignons se prennent autant pour des empereurs.

- Oui, répondit-elle à l’interrogation de Lauryn, si je m’attarde trop, je vais repartir d’ici avec l’un d’eux sous le bras, et je ne pense pas qu’il se sente bien dans un petit dortoir comme le mien. D’ailleurs, c’est une bonne idée d’y réfléchir à deux fois…

Le téléphone de la jeune femme vibra soudain, et elle décrocha avec un mot d’excuse auquel Selene répondit par un sourire tranquille. Cependant, elle vit le visage de son amie se décomposer au fur et à mesure qu’elle écoutait, ce qui l’inquiéta.

Devant l’explication de Lauryn, Selene répondit prestement :

- Pas de soucis, vas-y vite, ça vaut mieux. On finira une autre fois.

Elle voulut ajouter qu’elle espérait qu’elle ne perdrait aucun objet comme un livre, un ordinateur ou des cours importants, mais se retint, ne voulant pas l’alarmer davantage. Lauryn quitta vivement le centre rejoindre sa chambre sinistrée, tandis que Selene jeta un regard plein de regrets aux petits chats qui miaulaient de leur voix fluette. Finalement, n’ayant plus de raison de rester seule dans un endroit aussi grand et bruyant, elle quitta à son tour l’endroit et partit se promener dans les rues jusqu’à rejoindre son dortoir à son tour.